◥ Séquence II : Evasion (2’58) ◤


■ Le dilemme (0’’00 – 0’’28)

… Malheureusement, il ne peut confier ses rêves à personne… on le prendrait pour un illuminé, un fou. Pire encore, il pourrait faire courir un risque inutile à toute sa famille : Enfreindre les règles de la cité est un acte puni sévèrement. Il a entendu dire que certains autarcians ont disparu ou sont morts dans d’étranges circonstances… avaient-ils eux aussi ce genre d’intuition ? Et puis comment lutter seul face à toutes ces traditions façonnées par les âges ? Geb ne peut faire confiance à personne.
L’exil est son unique chance de trouver les réponses aux questions qui le hantent.


■ La porte infranchissable (0’’28 – 0’’56)

Quitter Autarcia n’est pas une mince affaire. L’unique sortie se situe dans un endroit inaccessible aux habitants, au centre, au point culminant de la structure qui entoure la station. Cette issue, barrière constituée de champs magnétiques, seuls les Elus sont en mesure de la franchir lorsqu’ils partent en expédition…
S’il veut s’enfuir, c’est ce chemin qu’il doit prendre.


■ L’infiltration (0’56 – 2’’16)

Geb a mis son plan au point depuis longtemps…. Pendant des mois, en secret, il a observé et noté minutieusement tous les déplacements et les habitudes des Elus. Il est déjà entré dans le cœur de la ville pour en savoir plus sur son fonctionnement. Patiemment il a appris à déjouer tous les systèmes de sécurité. A présent, le chemin vers la liberté n’a plus aucun secret pour lui. Il sait qu’aujourd’hui c’est le départ des vaisseaux pour une nouvelle expédition qui va durer de nombreux jours. La majorité des Elus s’affère aux préparatifs de la mission. Cela fait longtemps qu’il songe à quitter Autarcia… l’idée d’abandonner son peuple le torture mais c’est le moment idéal pour une évasion.
Malgré les interdictions des Lois de la station, Geb parvient à s’introduire dans le cœur d’Autarcia, dans la base où sont entreposés les vaisseaux. Dissimulé derrière un des convoyeurs de marchandises, il observe la scène : La flotte est composée en son centre d’un énorme bâtiment, nécessaire au ravitaillement et à la survie des troupes. C’est certainement de là que toutes les décisions sont prises lorsqu’ils sont en mission. Un escadron de vaisseaux plus petits, utilisés pour assurer la protection du bâtiment, est bien agencé tout autour. C’est là qu’il doit s’infiltrer s’il veut passer inaperçu dans la masse.
Tout se passe comme il l’avait prévu : Pendant que les machines acheminent la cargaison vers le centre de commandement, des Elus s’affairant çà et là vérifient que tout est en ordre avant le grand départ.
Geb sait qu’il n’a droit à aucune erreur.... c’est sa seule et unique chance. Après quelques instants d’attente qui lui paraissent durer une éternité, il entrevoit enfin une opportunité : Profitant d’un changement d’équipe, Geb se faufile en silence dans l’engin spatial le plus proche. Caché au fond de l’appareil et submergé par tant d’excitation, il tente de se remettre doucement de ses émotions.
Maintenant, il ne lui reste plus qu’à attendre patiemment le départ.


■ L’envol (2’’16 – 2’’58)

Un long moment passe. Soudain, il perçoit le bruit des moteurs se mettant en marche. Il sent la machine se soulever sur elle-même. Le départ tant attendu est enfin arrivé. Le toit de la base s’ouvre lentement, laissant sortir un à un l’ensemble des vaisseaux en direction du dôme. Alors qu’il n’est qu’à quelques mètres de la liberté, Geb ressent une gêne anormale à la poitrine. Ce malaise se transforme rapidement en douleur à l’approche de la sortie si bien qu’il est désormais recroquevillé dans sa cachette, secoué par les tremblements de tout son corps. Il s’efforce de résister, de ne laisser échapper aucun cri. La souffrance est à présent insoutenable, Geb est plaqué au sol par une force invisible, il a du mal à respirer… les Elus l’avaient pourtant prévenu : il est impossible de s’enfuir d’Autarcia !
C’est à cet instant que, sous le poids de la douleur, il perd connaissance…