◥ Séquence III : Contact (2’56) ◤


■ Vacuum (0’’00 – 0’’26)

Geb se réveille soudain… combien de temps se sont écoulés depuis son évanouissement ?... Il reprend lentement ses esprits… la douleur a disparu… A-t-il réussi à sortir des murs d’Autarcia ? Oui, il en est convaincu… tout est trop calme et silencieux à l’extérieur, rien à voir avec l’agitation du départ de la station. Autour du vaisseau, le vide angoissant de l’espace semble avoir arrêter le cours du temps... seuls les bruits des instruments de navigation émergent faiblement de nulle part, déformés dans cet environnement irréel.


■ L’appel (0’’26 – 0’’51)

C’est alors qu’une sensation particulière le sort brusquement de ses songes. Une sensation qui ne lui est pas étrangère. Cette « chose » au plus profond de son être l’envahit progressivement… Ce n’est pas aussi distinct qu’une voix, mais le « message » est clair : on veut lui indiquer la voie à suivre. Aurait-il perdu l’esprit en quittant Autarcia ou bien existe t-il un rapport avec les rêves étranges qu’il y faisait ?


■ La lutte (0’’51 – 1’’23)

Comme poussé par cette « force » intérieure, Geb sort doucement de sa cachette pour ne pas attirer l’attention de l’Elu aux commandes de l’appareil. Il sait qu’il doit avant tout prendre possession de l’engin. Il s’approche lentement du pilote mais, dans son mouvement, il heurte malencontreusement un scaphandre accroché à la cloison. L’Elu se retourne soudainement et l’aperçoit dans son dos. Il tente de se lever de son siège mais Geb se précipite vers lui et lui assène un coup violent à la tête. Le pilote, déséquilibré, chute et se cogne brutalement l’arrière du crâne contre un caisson.
Il gît à présent devant ses pieds, mort.


■ Vortex (1’’23 – 2’’56)

Geb s’installe aux commandes du vaisseau. Il regarde à travers l’habitacle : Devant lui, le gros bâtiment flotte dans l’espace, avec, tout autour, un petit essaim prêt à faire face à l’assaut d’éventuels ennemis. Il s’aperçoit que, par chance, il ferme la marche, accompagné d’une poignée de vaisseau. L’autarcian est paniqué… il n’a jamais piloté de sa vie. Il tente cependant de ralentir progressivement sa vitesse pour se retrouver à l’arrière de la formation. Il s’active sur le tableau de bord, actionne des commandes, presse des boutons sur l’écran tactile. Etrangement, le maniement de l’engin n’a aucun secret pour lui. Geb s’étonne de savoir manoeuvrer un appareil aussi complexe, mais il n’a pas vraiment le temps de se poser de questions. Il lui faut agir rapidement.
L’escadron est désormais devant lui, la voie a l’air dégagée. Geb exécute alors un demi-tour, pianote sur l’écran de contrôle de l’engin pour passer en mode automatique et s’enfuit à la vitesse de la lumière, laissant la flotte loin derrière lui…

Geb file à toute allure. Instinctivement, il sait le chemin qu’il doit emprunter. Le chemin le plus court à travers les passages intersidéraux. Le chemin qui le conduira vers cette « voix » qui l’appelle. Mais il ignore totalement ce qu’il doit chercher… et surtout où l’appareil le conduit actuellement. A cette vitesse, il est impossible de distinguer quoi que ce soit. Soudain, l’appareil freine sa course. Les propulseurs sont coupés, l’écran lumineux de l’engin s’éteint subitement… Geb regarde devant lui… rien… seules plusieurs grappes d’étoiles brillent à des années-lumière d’ici. Il erre au milieu de nulle part… C’est alors que le vaisseau amorce une marche arrière… tourne sur lui-même, comme attiré par quelque chose… c’est à cet instant que Geb aperçoit une masse sombre… un vortex inquiétant est en train de le happer et il ne peut rien faire pour l’en empêcher. Effrayé, il tente de reprendre le contrôle de l’appareil, mais il est trop tard…

Geb pénètre inévitablement dans l’oeil du tourbillon… Brusquement, la tête du vaisseau commence à se désolidariser en une multitude de molécules. Le processus de transmutation se rapproche de son corps à mesure qu’il s’engouffre dans un tunnel aux couleurs diverses. Geb, effrayé, regarde sa main qui se désagrège sous ses yeux… Tout se bouscule dans sa tête… il perçoit faiblement la « voix », mais elle s’éloigne… Geb panique, il a peur de s’être trompé de chemin.
C’est alors que le vaisseau disparaît entièrement…